Kama What do you mean...You are my guest, you can go anywhere. But how am I supposed to hold myself?
A You think you’re outside of
gravity?
K You call it gravity, I call it my heart. It stops, I stop. It stays where it is, and I stay where it is.
A Umutima.
K Umutima.
A My consciousness
K And you have a good consciousness, a good collection of records.
A We re:member, member again.
K With all the members of your body.
A You talk as if you were outside of any body.
K Anybody.
A You have no heart, no skin?
K Rest in tuition is pierced in my solar plexus, it’s been going on for too long for me to possibly forget.
A Calling on Sun Râ?
K Not yet. I’ll let her have her siesta, she deserts it.
A You mean deserves it.
K Yes.
A But why she? Didn’t our parents always talk about the child born from water and King … as a boy: the God of Sun, and not the Goddess?
K Yeah, and why is that so? That made me be a woman. And maybe they are right. But why would Sun be a man?
A And a man who gives birth…
K …Birth to Maât…
A Goddess of truth and justice…
K …These men’s worlds…
A Nothing new under the Sun…
K I wasn’t calling on her, it’s her time, siesta, I’ll let her sleep.
A Who were you calling on then?
K When you were calling on my skin, my remembrance, my membrane, my resonance, vibrance I was calling on all these things falling on me…
A You seem to attract this stuff.
K All things to the people!
A All people to you!
K You know, this turning of a planet, you can see it even in a flat dimension as your eyes see it when you are walking…If things come from me and things go inside me…You open up and close…You turn…
A Turn…
K Turn…
A Finally the tables
K I called and opened up to what Seloua Luste Boulbina pointed out yesterday, I mean she did it a while ago calling on my ghosts, again, in 2015,
A 2015 after what? After the time started to turn…
K Yah, 2015 after…You know…After these people who occupy our time too much, until they make believe to have discovered it…
A Discover, uncover, such a bad cover for the records…
K Seloua Luste Boulbina reminded me of the skin and the inside outside…
Of these
people who went under their skins and wanted to possess the function of their
heartbeat…
A They called it Anatomy
K Fading in to grey
A Oh my God, you also watched it, that series of doctors?
K No, I heard about it…
A How?
K You tend to speak when you sleep…
A Ha! My children say the same!
K Ask them to record you once…
A They have a record in recording without record
K For the records…
A Anatomy
K Anatomy. Luste Boulbina sees well a curiosity here. While the white skin is regarded not of value once one would examine the body-inside, the organs. But for Black peoples they suddenly have no anatomy, nothing matters but their skin.
A Bringing it down to colour.
K Colour.
A An Anatomy in
K Grey, white, black… Look closer. Is there a colour inside any body?
A Yes
By that time, Sun Râ had woken up from her sleep and turned the land into
K/A Red
K Shh, she’s waking up, let’s not call on her again…
A Yes. Except that for this time, she called on us
K You have the better ears, you can hear inside my reddest anatomy. Ultra red.
A Peut-être
qu’il faut remonter dans le temps, prétendre qu’il y a une ligne de démarcation
entre avant et maintenant, prétendre qu’on pourrait démarquer le temps, comme
si on l’avait initié.
K Ils nous ont obligéà nous occuper rien que d’eux, tout ce temps, tandis que, tout ce temps, ils nous occupent.
A Des lustres
K Combien de temps ?
A Tu te mets encore sur leurs pas
K Peut-être qu’il faut le faire. Peut-être qu’il faut évoquer le calendrier de nos ancêtres, qui remonte à 4237 ans avant le calendrier grégorien.
A Tout récemment,je suis tombée sur une vidéo de youtube avec une conférence du
professeur Diop.
K Attends,t’as bien dit youtube ? Tu vis dans notre temps ? Tu
regarde youtube toi ?
A Youtube n’est pas autre que ce
que les humains aiment faire à tout temps avec les ressources de nos Terres…Se
répliquer, se mirer, se vider pour mieux se remplir.
K C’est dur dur d’être un humain.
A Surtout en temps qu’être
masculin. Car on lui aurait appris que sa force physique est une force suprême,
jusqu’à oppresser ceux que la chance aurait créé avec une autre variation
créatrice.
K Et pour l’être féminin ?
A Les masculins la regarde comme un
être faible.
K Ils la craignent. Tout être digne
de porter en soi une création a une disposition de balancer, et elle-même, et
les êtres entourés, ça la place aux côtés de l’invisible mouvant, et tout ce
qui se meut sans devoir paraître apparaît énorme aux yeux de ceux qui sont sans
cesse en manque.
A Ah, le manque ! Cette
disposition masculine…!
K Quand le savant Hampâté Bâ parle,
de ces ouvertures supplémentaires qui fait de l’être féminin un être divin, on
ose à comprendre combien supplémentaire fait complémentaire, et l’aspect
complémentaire en dit long sur le manque du masculin….
A ….Et sur le supplément du féminin.
K Bien. Où étions nous ? Ah
oui, je vois. Remonter dans le temps. Combien de temps ? Tu dis bien plus
que 4236 ans peut-être ?
A Ca ce n’est que pour retourner
dans le calendrier de nos mères égyptiennes. Mais calendrier dit démarcation,
dit que le temps passait bien avant que l’on ait arrêté.
K Attends un peu, tu es trop rapide,
bien que très lent, comme tous ceux qui sont dans le temps… Mais attends un
moment, que je pose mon airpod sur le gazon.
A Airpod, ça c’est quoi
encore ? Une nouvelle invention du
temps, de l’air et de la Terre ?
K Tu connais les humains, ils
aiment se mettre au centre de tout
A Surtout les constructeurs, les
meilleurs destructeurs…
Un vent passa qui mouvementa les feuilles de
l’arbre sous lequel ils s’étaient médité, le temps d’un souffle.
A Ça fonctionne comment ?
K Comme leur connexion
d’aujourd’hui.
A Encore la construction de la
connexion. Les champs électromagnétiques ?
K Exact.
A Tu parles comme ceux qui
construisent le temps.
K Qu’est-ce que tu veux que je te
dise…Après tout ce temps qu’ils ne nous lâchent pas on a tendance à les imiter.
A Alors que ce sont eux qui ne
cessent de nous imiter.
K Non, tu te trompes. Ils nous
pillent. Ce n’est pas la même chose.
A En tout cas. Qu’est-ce que tu
écoutes dans ces produits de temps ?
K Ah, ça, attends, je vais te faire
écouter tout de suite. Mais avant, arrêtons-nous sur nos mères du temps.
Aujourd’hui, l’une d’entre elles, une récente, m’a accompagné dans les pensées.
Mariama Bâ et sa « (…) si long lettre ». J’ai retenu mon souffle,
quand sa protagoniste sans nom et sans visage, d’un coup, se prononce, et
revendique sa voix par-dessus les besoins de soumissions des masculins.
A Ces mots, je m’en souviens bien,
ils retentissent sous la Terre. Après ses 30 ans de silence, et 40 jours de
deuil, ça vibre fort sous les roches.